Trois ans qu’il n’était pas revenu en Angleterre! La civilisation, la famille, les amis, Emma et sa fille!! Il avait cru que ça n’arriverait jamais. Chaque jour il priait pour que ce ne soit pas le dernier et qu’il puisse rentrer. Trois ans de sa vie, c’était incroyablement long! Ses frères avaient du complètement changer de tête. Et Emma, il n’arrivait même pas à croire qu’elle ait pu l’attendre si longtemps. Enfin il espérait qu’elle avait attendu sans rien faire, même s’il comprendrait une certaine frustration et une petite entorse. Comprendrait, mais ça resterait aigre.

Bref, il piaffa pendant toute la durée du vol, et il fallait dire qu’il n’était pas le seul. Bon nombre de ses camarades ne pouvaient plus attendre une seconde de plus à l’idée de retrouver leur famille et leurs enfants. Ils étaient tous comme lui, à croire qu’ils finiraient dans la poussière Irakienne sans jamais revoir ceux qu’ils aimaient. Ainsi il était impatient, mais aussi nerveux. Il s’était passé tellement de temps. Il s’étaient parlé mais si peu, elle avait probablement changé, et lui aussi. Il y avait Anaïs maintenant. Comment ça allait se passer? Est ce qu’elle était aussi impatiente que lui? Il avait peur que la flamme entre eux se soit éteinte depuis le temps.

Il sortit enfin de l’avion et récupéra son sac. Il ne savait pas pour combien de temps il serait là mais il espérait très très longtemps. Il s’approcha de la zone où toutes les familles attendaient, les yeux brillants. Il regarda ses amis retrouver un parent ou une compagne avec un grand sourire et chercha de son côté qui était venu le chercher. Quand enfin il croisa le regard d’Emma et qu’il aperçut son bébé pour la première fois, son sourire s’élargit encore et il se précipita pour les serrer dans ses bras.

Il n’arrivait pas à croire qu’il était vraiment là, et qu’ils étaient enfin réunis. Le bleu de ses yeux, la blondeur de ses cheveux, son parfum, ses bras, tout en elle lui avait tellement manqué. Et il ne pouvait détacher son regard de la magnifique petite fille qu’elle tenait dans ses bras. Il posa son sac pour pouvoir la prendre. Elle était déjà si grande! Tout ce temps qu’il avait perdu! Deux ans de sa vie avec sa fille! La grossesse, sa naissance, ses biberons, son premier petit pot, il voulait rattraper chaque seconde. Finalement il avoua :

«Elle est encore plus belle que ce que tu m’avais dit»

Il ne pouvait pas s’empêcher de dévisager la petite. Peut être même qu’il lui faisait un peu peur à force de la fixer comme ça. Mais c’était plus fort que lui. Il l’avait tellement imaginé. Bien sur elle la lui avait décrite. Et la description était la plus fidèle possible, il y avait tout, de ses cheveux clairs à ses yeux, son sourire, ses goûts. Mais rien ne remplaçait le fait de la voir et de la tenir dans ses bras, ni de l’entendre parler en vrai. Il avait l’impression d’être dans un rêve. Ou à l’inverse, de venir enfin de se réveiller d’une longue hibernation où rien de ce qu’il n’avait vécu n’était réel.

Il avait trois ans à rattraper et il se demandait comment il allait faire. Est ce qu’il avait vraiment une place de père? Comment faire pour se trouver un place dans leur vie et compenser pour ces années d’absence? Il y avait tant de choses qu’il voulait faire avec sa fille. il voulait lui parler, beaucoup, lui lire des histoires, l’emmener au parc, au parc d’attraction même, la faire rire, lui faire des cadeaux, des câlins, l’emmener voir ses grands parents, mettre ses dents de lait sous son oreiller, cuisiner des cookies tous ensemble, lui apprendre à faire du vélo. Toutes ces choses auxquelles il avait eu largement le temps de penser et qui le faisaient tenir le soir quand plus rien n’allait. Il était enfin revenu et c’était pour elle et Emma.

Il se retourna vers sa petite amie - femme de sa fille - femme de sa vie - etc. Il était difficile de deviner qu’elle avait eu un enfant si on ne remarquait pas le bébé dans ses bras. Elle était exactement la même que quand il était parti il y a trois ans. Toujours aussi belle, époustouflante même. Il se rappelait maintenant à quel point il se sentait chanceux d’être avec elle. Il avait même l’impression qu’il y avait un piège tant une femme si superbe ne pouvait pas être avec lui. On s’attendait à la voir avec un mannequin ou une star de cinéma. Il l’aimait encore plus qu’avant si possible. Et quelle chance il avait d’être revenu et de voir qu’elle l’avait attendu. Qui peut attendre quelqu’un pendant 3 longues années? Il avait vraiment trouvé la meilleure copine du monde entier.

«Bien sur que je te croyais. J’ai hâte de voir ça! On y va?»

Il n’arrêtait pas de sourire alors qu’il prit la main d’Emma. Mais avant de bouger il y avait quelque chose qu’il voulait faire et qui lui avait vraiment, mais vraiment manqué. Il regarda sa bien aimé dans les yeux avant de poser ses lèvres sur les siennes pour l’embrasser tendrement. Ça, ça valait toutes les guerres du monde! Cette sensation, elle lui faisait perdre la tête à chaque fois. Il en avait rêvé chaque nuit si ce n’était chaque seconde. Il se détacha après un long moment, à contrecœur. Seulement parce que s’il continuait, il ne rentreraient jamais, et qu’il avait hâte de se retrouver seul avec elle. Il lâcha finalement, toujours en souriant largement :

«Je te suis»

Entre Anais et Emma il ne savait pas ou donner de la tête. Il aurait voulu avoir quatre bras pour le serrer contre lui toutes les deux à la fois. Mais surtout il voulait rentrer maintenant. S’assoir chez lui. Chez eux. Boire un thé assis dans un canapé, devant la télé, ou lire un livre, quelque chose de calme, de normal. Il voulait s’éloigner de cet aéroport et de ces gens, ses amis certes, mais qui lui rappelaient trop de mauvais souvenirs à l’heure actuelle. Il voulait s’affaler dans un lit moelleux, regarder sa fille jouer dans son parc, sa petite amie dormir...

«Pas de problème!»

Il se dépêcha de remettre son sac sur son épaule pour suivre Emma tout en gardant Anais dans un bras. Ses gratouillements sur son torse le chatouillaient, mais il aimait bien. Elle était tellement mignonne. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’elle disait mais ça devait être normal. Bientôt il pourrait lui apprendre plein de mots lui aussi.

«Elle sait dire Papa? Comment tu fais pour la garder dans la journée? Tu travailles toujours dans une école, non? Je pourrai la garder moi vu que je suis en congé.»

Il avançait vers le parking. Il ne se rappelait plus exactement quelle voiture elle conduisait alors il se laissait guider. Par contre il se rappelait bien qu’elle conduisait... Un peu sèchement...

«Vas y doucement, on n’est pas pressé...»

En fait il avait hâte d’arriver, mais il n’avait pas tenu 3 ans à l’armée pour mourir maintenant! Et puis il avait encore plein de moments précieux à vivre, surtout depuis qu’il était revenu. Bien sur il finit sa phrase avec un grand sourire confiant.

Sur le chemin du retour vers la voiture elle ne put s'empêcher de rire....

Oh oui elle sait dire papa, maintenant elle doit apprendre à le dire à la bonne personne, étant donné qu'elle ne connait que ta voix, tout les hommes s'appellent papa...

Ce qui avait donné lieu à des situations plutôt drôle, le boulanger, le coiffeur, le caissier, chaque membre de la famille masculin avait eu le droit aussi à ce surnom... La miss ne doutait pas un seul instant qu'une fois bien installé, les choses rentreraient dans l'ordre.

Elle a une nounou, chez qui je la dépose le matin... Elle se fait plein de copains là-bas, elle n'est jamais réellement pressée de rentrer.

Ayant prévu tout, la jeune femme dès qu'elle avait su qu'il allait être de retour en avait trouvé une, ne pouvant dire que jusqu'à ces derniers moment, Anais allait à Owestry tout les jours, le trajet entre Londres et le lieu ou vivait ses parents comptait plusieurs heures de route par moyen moldu, le transplannage lui était inconnu autant éviter de lui en parler...

Oui, oui toujours...

Bon là par contre elle allait devoir trouver le moyen de justifier le fait qu'elle allait travailler alors qu'elle serait censée être en vacances comme les enfants, elle commençait à plancher sur le sujet par chance il restait encore pas mal de temps avant que la situation ne se présente.

Alors je préviendrai la nounou qu'elle n'ira plus là-bas, ce sera une bonne occasion pour apprendre à vous connaître...

Avait-elle conclut par un sourire. En effet, son absence la journée, les obligerait à se débrouiller tout les deux comme des chefs au pire elle gardait toujours son portable et en cas de soucis il n'aurait qu'à l'appeler, car elle pensait bien que les débuts seraient un peu chaotique, comme pour tout le monde.

Elle prit une mine surprise en entendant sa dernière remarque, fit semblant de ne pas comprendre, car oui elle avait l'habitude des remarques sur sa conduite, mais ça c'était avant qu'une petite blondinette ait prit place dans la voiture, Emma tendait aujourd'hui à une conduite moins sportive, le point négative des trois quart de la famille, à quoi servait leur rang de sorcier capable de prévoir tout pépins si c'était pour avancer comme des escargots.

En même temps tu sais je n'habite pas si loin d'ici, alors à moins de faire du 20 à l'heure on sera rapidement à la maison...

Sourire et innocence même, elle arriva devant sa petite citadine rouge flamboyant, son coup de coeur à moteur datant d'avant Anais et bien que le transport de la poussette et des diverses choses nécessaire à Anais posait souvent problème lorsqu'elle devait passer dans le monde moldu, Emma n'avait pu se résoudre à se séparer de son petit bijou, nickel pour circuler en ville, facile à stationner et se faufiler dans la circulation. Elle ouvrit le coffre afin qu'il puisse déposer ses affaires tandis qu'elle se dirigeait vers l'arrière du véhicule afin d'y attacher Anais. Bientôt ils seraient à la maison comme une vraie famille et en attendant, elle allait devoir conduire à la moldue éviter de lancer ses jurons fétiches envers les autres conducteurs mais bon pour une petite qui répétait à la perfection chaque mot cité il fallait au moins ça....

Il s’assit dans la voiture et boucla bien sa ceinture. Bon c’est vrai qu’elle n’habitait pas très loin et qu’il était monté dans des véhicules plus dangereux. Relax tout va bien. Il se tourna quand même pour vérifier l’harnachement de la petite fille. Tout semblait bon, et ils partirent.

«Oh tu sais, je ne suis pas obligé de la garder tous les jours, si elle se fait des amis chez la nounou et qu’elle aime ça elle pourra encore y aller certains jours. Comme ça je pourrai faire des pauses pour mieux me renseigner»

Ils arrivèrent rapidement à l’appartement, et il laissa Emma s’occuper d’Anaïs pendant qu’il portait son gros sac pour entrer. Il ne se rappelait pas très bien de comment c’était, et les choses avaient probablement beaucoup changé depuis l’époque où elle vivait seule. Et pour tout dire il était un peu perdu, et un peu gêné de s’installer là si rapidement. Peut être que le fait d’avoir un enfant n’était pas une raison suffisante pour précipiter les choses et qu’il aurait du aller chez ses parents. En même temps cela faisait des mois qu’il parlait de ce moment au téléphone et dans leurs courriers. Il avait hâte de venir, même s’il restait nerveux.

«Où je mets mes affaires? Tu me refais visiter et tu m’expliques? Où dort la petite? Comment je dois m’occuper d’elle, tout ça?»